Matière
MO05 -Posture éducative : Contribuer à éduquer les patients tout en les soignant
Description
Dans la limite des 20 places disponibles, selon l'ordre d'arrivée des étudiant(e)s.
Pour pouvoir candidater il convient d’envoyer un mail avec votre demande d’inscription au plus tard avant le 19 septembre aux responsables du module : Dr. SORDET Christelle: christelle.sordet@chru-strasbourg.fr
Les modalités pour candidater se feront en entretiens individuels avec les étudiants souhaitant participer à cette formation, puis établissement d’une liste principale et d’une liste complémentaire dans la limite des places disponibles.
Cf. le calendrier des cours sur le logiciel ADE via ERNEST
PROGRAMME :
- Approche pédagogique : l’approche sera centrée sur l’apprenant et reposera essentiellement sur des méthodes actives par la découverte (Ammirati et al., 2016). Une mise en situation simulée sous la forme de jeu de rôle sera proposée en début de séminaire, à laquelle participeront les étudiants en tant observateurs actifs (à l’aide de consignes d’observation et/ou de grilles d’observation critériées). Le patient sera joué par un patient formateur. Les étudiants seront divisés en deux sous-groupes de 16 personnes. Le jeu de rôle fera ensuite l’objet d’un débriefing en lien avec la thématique du séminaire, dans lequel tous les participants seront impliqués. Un temps de mise au point conceptuelle, sous la forme d’un exposé interactif, sera proposé. Les séminaires s’achèveront par de nouvelles mises en situation simulées, dans lesquelles les étudiants seront impliqués en tant que soignants. Le dernier séminaire, d’une de deux heures, visera à re contextualiser les apprentissages réalisés dans chaque séminaire, en impliquant les étudiants dans différents jeux de rôle retraçant le parcours du patient depuis l’entretien initial.
– GENERALITES-CONTEXTE
Le nombre de pathologies chroniques (par exemple, le diabète, l’asthme, ou encore la polyarthrite rhumatoïde) s’est considérablement accru au cours des dernières décennies. Ces maladies touchent désormais 20 millions de personnes en France (Fourcade et al., 2017). Les causes sont multiples. On retrouve en particulier le vieillissement de la population, la modification de l’environnement (liée à la sédentarisation et à une alimentation plus riche et à l’augmentation des addictions), et les progrès importants de la médecine, qui demeurent toutefois insuffisants, ce qui conduit à transformer des pathologies autrefois mortelles en des pathologies chroniques (par exemple, le SIDA).
La prise en charge des pathologies aiguës est très différente de celle des pathologies chroniques. Dans le premier cas, le temps de prise en charge doit être le plus court possible, ce qui implique que le diagnostic et les décisions thérapeutiques soient rapidement identifiés. Dans le cadre des pathologies chroniques, le temps de la prise en charge est beaucoup plus long. Il doit de surcroît bénéficier d’un niveau bien supérieur d’adaptation et de personnalisation par rapport au patient. Ainsi, les capacités requises de la part des professionnels de la santé pour prendre en soin un patient souffrant d’une pathologie chronique ne sont pas les mêmes (OMS 1998).
Par ailleurs, le patient présentant une pathologie chronique acquiert, au fur et à mesure du vécu de sa maladie, une expertise profane, qui devra être adossée à l’expertise du professionnel de la santé afin d’assurer efficacement la gestion de la maladie (Vanier et al., 2016). Le patient est donc amené à jouer un rôle actif dans la démarche de soins et dans la gestion de sa maladie.
Les études de santé, notamment médicales, permettent aux futurs professionnels de la santé de développer une posture de soins adaptée à la gestion des pathologies aiguës, dans lesquelles le patient joue un rôle généralement passif. En revanche, les étudiants sont insuffisamment formés à la prise en charge des maladies chroniques, qui nécessitent de développer des compétences se situant dans des champs disciplinaires très variés, parmi lesquels la médecine, l’éducation et la psychologie. De surcroît, les études de santé sont très cloisonnées, et malgré des appels itératifs à promouvoir la formation en inter professionnalité — c’est-à-dire, en associant plusieurs filières de la santé au sein de dispositifs de formation communs —, ces initiatives sont quasiment inexistantes. La formation interprofessionnelle est pourtant une condition indispensable à la mise en œuvre d’une pratique interprofessionnelle de qualité (Vanier et al., 2016), qui est nécessaire à la prise en soin des patients présentant une pathologie chronique.
– OBJECTIF PRINCIPAL
Sensibiliser les étudiants aux enjeux liés à l’éducation thérapeutique des patients, et favoriser chez eux l’adoption d’une posture éducative, dans le cadre d’un enseignement et d’un apprentissage interprofessionnel.
- PROGRAMME
Intitulé | Nb d’heures | Coordonnateur(s) |
La conduite d’un entretien | 2 | Christelle SORDET (1), Renate ROUSSEL (2) et Mariannick SITTLER (2) |
La communication | 1 | |
La motivation au changement | 2 | Thierry PELACCIA (1) |
Le raisonnement clinique | 1 | Claudine WERNERT et Muriel LHOU MOHA (3) |
L’inter professionnalité | 1 | |
L’apprentissage et l’accompagnement des patients | 2 | Béatrice SCHOSSIG (4) et Sandrine MONNET (5) |
(1) Faculté de médecine de Strasbourg
(2) Hôpitaux universitaires de Strasbourg
(3) IFSI
(4) IFMK
(5) IRFE
Afin de permettre l’apprentissage d’un certain nombre de concepts chez les étudiants en médecine, qui ont déjà fait l’objet d’une formation dans les autres établissements, le programme sera complété de la façon suivante pour les intéressés :
Intitulé | Nb d’heures | Coordonnateur(s) |
Concepts de base de la communication | 2 | Christian KUNTZ (3) |
Concepts de base liés à l’inter professionnalité | 2 | Pierre FROEHLIG |
Pour tous les étudiants, le dispositif est en outre complété par les séminaires suivants :
Intitulé | Nb d’heures | Coordonnateur(s) |
Accueil, présentation des objectifs d’apprentissage et des principes de fonctionnement | 1 | Dre Christelle SORDET |
Séance de mise en pratique de concepts appris dans les différents séminaires | 2 | |
Séminaire de préparation du travail de restitution | 4 | |
Séminaire de restitution | 2 |
VII - COLLEGE DES ENSEIGNANTS
Coordonnateurs :
Dr. SORDET Christelle : christelle.sordet@chru-strasbourg.fr
Collaborateurs :
Christian KUNTZ, Pierre FROEHLIG, Claudine WERNERT (3), Muriel LHOU MOHA (3), Béatrice SCHOSSIG (4)
Sandrine MONNET (5), Renate ROUSSEL (2), Mariannick SITTLER
(1) Faculté de médecine de Strasbourg (2) Hôpitaux universitaires de Strasbourg (3) IFSI (4) IFMK (5) IRF
Bibliographie
- REFERENCES BIBIOGRAPHIQUES
Ammirati, C., Gagnayre, R., & Amsallem, C. (2016). Préparer et animer une séance d’apprentissage d’un geste. In : Pelaccia, T. Comment [mieux] former et évaluer les étudiants en médecine et en sciences de la santé ? (Pp. 229-248). Bruxelles : De Boeck Supérieur.
Brunstein, V., Pelaccia, T., Pottecher, T., & Triby, E. (2016). Concevoir et évaluer une formation. In : Pelaccia, T. Comment [mieux] former et évaluer les étudiants en médecine et en sciences de la santé
? (Pp. 89-106). Bruxelles : De Boeck Supérieur.
Fourcade N, & Franck Von Lennep (2017). Etat de santé de la Population en France - InVS - Santé publique France.
OMS-Europe, Therapeutic Patient Education_ Continuing Education Programs for Health Care Providers in the field of Chronic Disease (1998)
Parent, F., & Jouquan, J. (2016). Inscrire la formation dans le cadre d’une approche par compétences. In : Pelaccia, T. Comment [mieux] former et évaluer les étudiants en médecine et en sciences de la santé ? (pp. 107-124). Bruxelles : De Boeck Supérieur.
Parent, F., & Jouquan, J. (2015). Comment élaborer ou analyser un référentiel de compétences en santé ? Une clarification conceptuelle et méthodologique critique de l’approche par compétences. Bruxelles : De Boeck Supérieur.
Vanier, M.-C., Flora, L., & Lebel, P. (2016). Un professionnel de santé qui exerce en collaboration : la pratique collaborative en partenariat avec le patient. In : Pelaccia, T. Comment [mieux] former et évaluer les étudiants en médecine et en sciences de la santé ? (Pp. 63-85). Bruxelles : De Boeck Supérieur.