Matière
Approche thématique RI 1
Description
Mémoires des relations internationales
Selon la célèbre formule de Jacques Le Goff, la notion de mémoire est une notion-carrefour, à l’interface des mémoires spécifiques, ethniques et artificielles. Le second XXème siècle a connu une véritable révolution de la mémoire, avec la mise au point des ordinateurs, et les progrès de la biologie qui ont permis d’explorer la mémoire programmatique de l’hérédité. La mémoire collective, « ce qui reste du passé dans le vécu des groupes et ce que les groupes font du passé » (Pierre Nora), a bénéficié aussi des avancées des sciences sociales. Elle se distingue désormais de la mémoire historique à la manière d’une opposition entre mémoire affective et mémoire intellectuelle. Sous pression de l’histoire immédiate fabriquée par les médias, on observe le développement des mémoires collectives, qui influencent directement l’écriture de l’histoire. L’histoire est devenue consciente de la manipulation des phénomènes historiques par la mémoire collective. La mémoire est devenue un véritable enjeu pour les individus ou les groupes qui cherchent à exercer le pouvoir ou à obtenir une reconnaissance.
Bibliographie
Fabréguet (Michel) et Henky (Danièle) Mémoires et représentations de la déportation dans l’Europe contemporaine, Paris, L’Harmattan, « Inter-national », 2015.
François (Etienne) et Schulze (Hagen) Deutsche Erinnerungsorte, 3 Bände, München, 2001.
Le Goff (Jacques) Histoire et mémoire, Paris, Gallimard, « Folio », 1988.
Lecaillon (Jean-François) Le souvenir de 1870. Histoire d’une mémoire, Bernard Giovangeli Editeur, 2011.
Nora (Pierre) Les lieux de mémoire, 3 volumes, Paris, Gallimard, 1984-1986.
Yergin (Daniel) La paix saccagée. Les origines de la guerre froide et la division de l’Europe, Bruxelles, Edition Complexe, 1990.