EC
CM Histoire de la philosophie
Description
Saint Augustin. La fêlure du mal
C'est avec Augustin que les questions philosophiques (comme la question "ontologique" du mal) deviennent avec lui des problèmes personnels, et que, réciproquement, les questions personnelles ou existentielles (comme celle de la connaissance de soi, et la question "qui suis-je ?") deviennent non des obstacles ou de simples corollaires, mais des préalables et des conditions de possibilité de la philosophie elle-même. Aussi les questions les plus générales de la philosophie — sur le mal, la vérité, la liberté, le temps, la mémoire et les facultés de l'esprit — n'ont-elles aucun sens si elles ne sont pas saisies et ressaisies dans cette dimension personnelle et dramatique de l'expérience en première personne. Ainsi, exemplairement, la question du mal et du péché, revient-elle à la question des limites de la compréhension de soi, le mal étant "par définition" ce qui est en nous malgré nous, ce qui désaccorde la subjectivité à elle-même, ou encore ce qui fait que ce que nous voulons, nous ne le faisons pas. La liberté, à cet égard, ne peut pas se comprendre comme un pur et simple pouvoir de choisir entre des possibles : elle est le fait de la chute, et l'histoire du salut.
Bibliographie
Le cours utilisera, par commodité, l'édition de la Pléiade des Oeuvres d'Augustin ; mais on utilisera également l'édition de la Bibliothèque augustinienne.
Une édition en ligne et en libre accès des oeuvres d'Augustin est disponible ici : http://www.augustinus.it/latino/
Une bibliographie complémentaire sera donnée dans le cours. A toutes fins utiles, on pourra consulter :
Gilson, Étienne, Introduction à l'étude de saint Augustin. Paris, Vrin, 1929, 1943.
Lyotard, Jean-François, La confession d'Augustin. Paris, Galilée, 1998.
Marion, Jean-Luc, Au lieu de Soi. L'approche de saint Augustin. Paris, PUF, 2008.
Ricoeur, Paul, Logique, éthique et tragique du mal chez Augustin, texte édité par Isabelle Bochet, Paris, éditions des Facultés jésuites de Paris, 2013.