Matière
Histoire des dispositifs d'éducation et de formation
Description
La question fondamentale du cours se structure autour des enjeux de la professionnalisation et l’institutionnalisation éducatives : comprendre en quoi et comment, sur un plan historique, l’élaboration des fondements politiques et idéologiques de l’école républicaine permet-elle d’éduquer les enfants (en les scolarisant très inégalitairement) et en tentant d’assurer une fonction de socialisation articulée « tant bien que mal » à la transmission des savoirs et des compétences.
L’institution de l’École par la Troisième République n’a pas su réaliser entièrement l’égalité dans l’accès à l’enseignement. Jusque dans les années soixante du XXe siècle, des enfants des classes dominées ont été scolarisés par l’école républicaine ; mais cette scolarisation a été à la fois très lente à s’accroître et très inégale. Si l’école républicaine a permis des promotions sociales individuelles, elle n’a jamais favorisé des promotions collectives. Cette dimension de classe de l’école républicaine a d’ailleurs été combattu par diverses composantes du mouvement ouvrier qui mène un combat éducatif à l’intérieur de l’institution (Albert Thierry…) et à l’extérieur de l’institution. Avec le ralliement du mouvement ouvrier au nationalisme de "l’union sacré", ces moments de contre-éducation furent oubliés pendant plusieurs décennies. Les bouleversements politiques de la fin des années 60 les réactivèrent, mais souvent sans tenir compte du changement d’époque… Après la Seconde Guerre mondiale les espoirs de "démocratisation de l’enseignement" exprimés par le Plan Langevin-Vallon tardent à se réaliser. L’institution éducative encore déterminée par sa structure de classe ne parvient pas à se "moderniser" face à la demande grandissante de scolarisation générale et prolongée. La "crise" de l’éducation s’intensifie. Complémentaires aux réponses quantitatives en termes de moyens (constructions d’établissements, recrutements d’enseignants, attribution de bourses et distribution de manuels, développement de l’orientation, etc.) des réponses qualitatives sont recherchées pour rendre plus actifs et plus dynamiques les apprentissages des savoirs abstraits. C’est sur ce mouvement, à l’oeuvre depuis les années 80, qui se poursuit encore aujourd’hui sur lequel nous nous pencherons sous l’angle de de la professionnalisation et l’institutionnalisation éducatives.
Notre approche sera thématique : Histoire des enjeux des réseaux scolaires, de la laïcité à l’école, de la scolarisation des filles, des relations École-Familles, des enseignants, de l’échec scolaire, de la violence scolaire etc…
Compétences visées
Replacer un fait éducatif dans son contexte institutionnel, historique, politique, économique et culturel.
Structurer ses idées et arguments articulés dans un plan détaillé favorisant l’exercice de l’autonomie et les échanges en commun
Bibliographie
Pierre ALBERTINI, L’École en France, XIXe-XXe siècles. De la maternelle à l’université, Paris, Hachette, 1992
Jean-Pierre BRIAND et Jean-Michel CHAPOULIE, Les Collèges du Peuple. L’enseignement primaire supérieur et le développement de la scolarisation prolongée sous la IIIe République, Paris, Editons du CNRS, 1992
Patrick CABANEL, La République du certificat d’études. Histoire et anthropologie d’un
André CHERVEL, La Culture scolaire. Une approche historique, Paris, Belin, 1998
CRAHAY M. (2003).- Peut-on lutter contre l’échec scolaire ? Collection Pédagogie en développement. Bruxelles : De Boeck Université
GAULUPEAU Yves, La France à l’Ecole, Découvertes Gallimard, Histoire, 1992, 192 p.
PARIAS L.H., Histoire générale de l’enseignement et de l’éducation en France. En particulier les tomes 3 et 4 :
MAYEUR F., Tome 3 : De la Révolution à l’école républicaine.
PROST A., Tome 4 : L’Ecole et la famille sans une société en mutation
Paris, Nouvelle Librairie de France, 1981-83.
OZOUF Jacques, Nous les maîtres d’école. Autobiographie d’instituteurs de la Belle Epoque, Folio, histoire, Gallimard, 1993, 313 p.
OZOUF Jacques et OZOUF Mona, La République des instituteurs (avec Véronique AUBERT et Claire STEINDECKER), Seuil, Points, Histoire, 1992, 487 p.
PROST Antoine, Regards historiques sur l’éducation, XIXème – XXème siècle, Belin, 2006, 262 p.
Collectif, Le Patrimoine de l’Education nationale, Flohic Editions, 1999, 990 p.
Bertrand Ravon, L'"échec scolaire". Histoire d'un problème public, Paris, In Press, 2000
VAN ZANTEN Agnès, Les politiques éducatives. Que Sais-Je ? Paris : PUF, 2004