EC
CM Philosophie moderne
Description
Spinoza inaugure une manière radicalement nouvelle de philosopher, qui défait les croyances de toute espèce, qu'elles soient celles du sens commun, des religions positives, ou celles de la "philosophie" — essentiellement réduite à sa figure cartésienne. Tout le poids et la force de sa critique consistent à montrer que ces différents régimes de croyance ne sont pas réellement distincts : avec Descartes, la philosophie a commencé par renverser toutes les croyances par le doute, mais c'était pour mieux retrouver celle qu'il a réintroduite, en la recouvrant du vernis de la certitude rationnelle. Quel que soit le nom qu'on lui donne, selon la variété des contextes et des constructions discursives (la liberté, l'intériorité, l'âme, le salut...) il s'agit toujours d'une seule et même croyance à la subjectivité, illusoire certes, mais tellement enracinée qu'elle semble inévitable — si bien que la question la plus grave, comme Nietzsche l'a bien vu, est de savoir dans quelle mesure Spinoza y échappe lui-même...
Compétences visées
Au terme de cette formation, l’étudiant est capable de s’orienter dans une période de l’histoire de la pensée, de restituer les thèses et arguments d’un auteur, de se décentrer des représentations communes, de chercher dans les systèmes de pensée du passé des outils pour penser le présent.
Bibliographie
L'édition utilisée (Éthique, Court Traité, Traité théologico-politique, Traité politique) est celle des Presses universitaires de France (coll. Épiméthée), qu'on peut utiliser en complément de l'édition classique de poche, GF (traduction de Charles Appuhn).