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Description

Querelles philosophiques sur la conscience psychologique (XIXe-XXIe siècles)
Du XIXe siècle à aujourd’hui, la question de la nature de l’esprit et de la connaissance des phénomènes psychiques a donné lieu à de multiples débats, souvent vifs et polarisés, sur la spécificité de la conscience et du mode de connaissance qui lui est approprié. Ces débats voient parfois dialoguer (ou s’opposer) des « philosophes », des « psychologues » (mais ce qu’on désigne par ce terme se transforme au cours de la période considérée) ou des spécialistes des sciences du cerveau. Ce cours s’intéressera à six de ces débats.
La première question, discutée notamment dans la première moitié du XIXe siècle par Cousin, Broussais, Comte ou Maine de Biran, porte sur la valeur de l’introspection comme mode spécifique de connaissance. Le second débat, relatif à la naissance de la psychologie expérimentale (et notamment de la psychophysique allemande) dans la seconde moitié du XIXe siècle, concerne l’expérimentation sur les faits de conscience et la mesure des phénomènes psychiques (Fechner, Wundt, Delboeuf, W. James, Bergson). Une troisième question, qui se pose à la charnière du XIXe et du XXe siècle, discute les notions controversées d'inconscient et de subconscient qui émergent notamment des observations sur l'hypnose et posent la question de l'unité du moi (Ribot, Janet, Freud). Un quatrième débat, qui prend place lui aussi au tournant du XIXe et du XXe siècles, porte sur ce qu’il est convenu d’appeler la « querelle du psychologisme » et la question de savoir si on peut admettre des faits psychiques comme fondement des vérités logiques (Husserl, Frege). Une cinquième controverse, apparue dans la première moitié du XXe dans le sillage du behaviorisme américain, s’interroge sur l’opportunité de préférer l’étude du comportement à celle de l’esprit (Watson, Ryle, Skinner, Merleau-Ponty). Le sixième débat, enfin, discuté au jourd’hui dans la philosophie de l’esprit anglo-saxonne, est celui du mind-body problem et de l’irréductibilité de la conscience aux états cérébraux, et de la spécificité des qualia (Th. Nagel, F. Jackson, Dennett).
Toutes ces questions – considérées isolément et dans leur ensemble – permettent d’illustrer les difficultés philosophiques que pose la notion de conscience, et les problèmes soulevés par son étude empirique, qui interrogent les relations et les frontières entre philosophie, psychologie et neurosciences.


 

Compétences visées

Au terme de cette formation, l’étudiant est capable de s’orienter dans toutes les périodes de l’histoire de la pensée, de restituer les thèses et arguments d’un auteur, de se décentrer des représentations communes, de chercher dans les systèmes de pensée du passé des outils pour penser le présent.

 

Bibliographie

Bibliographie indicative :
Jean-Pierre Changeux & Paul Ricoeur, Ce qui nous fait penser. La nature et la règle, O. Jacob, Paris, 1998 (chap. I-IV).
Anna Ciaunica, Qu’est-ce que la conscience, VRIN, Paris, 2017.
Olivier Putois, La conscience (collection Corpus), GF Flammarion, Paris, 2005.

Les références à la littérature primaire seront données lors du cours.
 

Contact

Responsable(s) de l'enseignement
Stéphanie Dupouy : sdupouy@unistra.fr