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Description

L’ego et le sujet de la métaphysique
C’est avec Descartes que ce qu’on appelle aujourd’hui le « sujet », à savoir le Je, l’ego, ou plutôt l’être même de cet ego, s’est installé au cœur de la métaphysique moderne, et en est devenu le « sujet » — cette fois au sens d’un « subjectum de quo », c’est-à-dire au sens du sujet dont cette métaphysique parle, de ce qu’elle prend pour base et pour point de départ. Cette promotion de l’ego au rang de premier principe marque le tournant de la métaphysique à l’époque moderne.
Le cours interrogera la manière dont cette révolution cartésienne a été préparée dans l’histoire de la métaphysique occidentale, et il en examinera les conséquences dans la philosophie transcendantale de Kant, dans l’idéalisme allemand (Fichte, Hegel), dans la phénoménologie (Husserl et Heidegger), ainsi qu’un tour d’horizon conclusif sur quelques débats actuels (Nagel, Chalmers, Benoist, Gabriel, Tononi/Koch…) et leurs résonnances métaphysiques. Les TD sont également ouverts aux étudiant.e.s qui souhaitent présenter des exposés sur des questions et des textes choisis.
 

Compétences visées

Au terme de cette formation, l’étudiant est capable d’utiliser les catégories les plus importantes de l’ontologie (substance, identité, qualité, relation, causalité…) pour dépasser une vision du monde qui repose sur des apparences perceptives ou des représentations toutes faites. Il est capable d’entrer dans un mode de raisonnement abstrait et de formuler des hypothèses inventives.
 

Bibliographie

Littérature primaire :
Aristote, De Anima, Métaphysique (Beta, Gamma, Epsilon, Zeta)
Augustin, Confessions, De Trinitate (XV)
Descartes, Discours de la méthode, Méditations métaphysiques
Kant, Critique de la raison pure (Flammarion, 2006)
Leibniz : Discours de métaphysique, La Monadologie (éd. Folio, 2004)
Fichte, La doctrine de la science de 1794 (ed. Harmattan, 2016) ; Nouvelle présentation de la doctrine de la science 1797-1798, (éd. Vrin 1999).
Hegel, Encyclopédie des sciences philosophiques III (ed. Vrin, 1988)
Husserl, Méditations cartésiennes (éd. Épiméthée/PUF 1994)
Heidegger, Être et temps, trad. Martineau (éd. Authentica, Paris 1985 ; en ligne)
Littérature secondaire :
J. Benoist, Éléments de philosophie réaliste (éd. Vrin 2011)
O. Boulnois (dir.) : Généalogie du sujet de saint Anselme à Malebranche (éd. Vrin, 2007)
V. Carraud : L’invention du moi (PUF, 2010)
D. Chalmers, L’Esprit conscient (éd d'Ithaque, 2010)
F. Fischbach, L’être et l’acte. Enquête sur les fondements de l’ontologie moderne de l’agir (éd. Vrin 2003)
M. Gabriel, Pourquoi je ne suis pas mon cerveau (éd. Poche, 2018)
Th. Nagel, « What Is it Like to Be a Bat? », Philosophical Review 1974, pp. 435-50
A. Renaud, L’Ère de l'individu. Contribution à une histoire de la subjectivité, (éd. Gallimard)
G. Tononi/Ch.Koch, « Consciousness: here, there and everywhere? », Philosophical Transactions, Royal Society, B 370, pp. 1-18 (http://dx.doi.org/10.1098/rstb.2014.0167)
 

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Edouard Mehl : emehl@unistra.fr