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GROUPE 1 : Mme PASTOR 

"Il ne s’effaroucha pas du vice" : sexualité, perversion et utopie dans le roman du XIXe siècle

            La société du XIXe siècle fut parfaitement paradoxale en ce qui concerne son rapport à la sexualité. Il s’opère en effet un processus de musèlement de la sexualité, ce qui a pour résultat une surexposition de cette dernière (Foucault, 1976). Dans ce contexte, il se développe un ensemble de théories visant à réguler la sexualité. Ainsi assiste-t-on à un processus de pathologisation touchant toute sexualité sortant un tant soit peu de l’hétérosexualité. Envahissant les discours, les « perversions » sexuelles s’immiscent dans la littérature. Dans ce cours, nous chercherons à comprendre comment sont construites les figures homosexuelles dans la littérature du XIXe siècle, mais aussi ce qu’elles représentent. Outil au service du romanesque et incarnation de l’état d’esprit d’une époque, les personnages homosexuels peuvent autant être le signe d’une dégradation qu’un symbole utopique. Portant tout un discours politico-idéologique, ils nous invitent à analyser la littérature au prisme de la société. Ainsi, à travers l’étude de La Fille aux yeux d’or (1835) d’Honoré de Balzac, et d’Escal-Vigor (1899) de Georges Eekhoud, nous plongerons au cœur du XIXe siècle et verrons les ressorts romanesques que supposent ces figures ainsi que les questions sociopolitiques qu’elles posent. En introduisant les différents genres narratifs, nous apprendrons alors à analyser le roman et son rapport à la société.

Corpus principal 

Balzac Honoré de, La Fille aux yeux d’or [édition libre]

Eekhoud Georges, Escal-Vigor, Paris, ‎Tusitala, 2017 (https://librairie-quilombo.org/escal-vigor)

Corpus secondaire [Il n’est pas obligatoire de lire ces œuvres : des extraits seront donnés en cours]

Léo André, Aline-Ali, Paris, Verboeckhoven et Cie, 1869.

Rachilde, Monsieur Vénus, (1884), Paris, Félix Brossier, 1889.

Vivien Renée, La Dame à la Louve, Paris, Lemerre, 1904.

 

GROUPE 2 : Mme DUMETIER

« Le roman, entre histoire et fiction ? »

Selon l’approche formaliste de Bakhtine, le roman se distingue des autres genres par son hétérogénéité constitutionnelle : on y découvre un ensemble de styles, de tons, de séquences variés. Par sa spécificité « dialogique », le roman donne également une présence simultanée, dans un même énoncé, à plusieurs voix – celles de l’auteur, du narrateur, du personnage. Mais comment appréhender ce genre narratif et fictionnel lorsque ces voix qui le construisent sont celles de l’Histoire ? Où se situent la frontière entre le réel et l’imaginaire dans des romans qui retracent notre passé ? Pourquoi des auteurs et des autrices choisissent-ils le support du roman plutôt que celui du récit historiographique pour raconter la ou les histoires de l’Humanité ? À travers l’étude de deux romans d’Assia Djebar, ce cours s’attachera à définir le genre romanesque et son lien possible avec le récit historique, tout en relevant des particularités propres à la littérature francophone et au discours prosopopique.

Œuvres à acheter : Assia Djebar, La femme sans sépulture, 2002 (édition : Le Livre de poche) et Le Blanc de l’Algérie, 1995 (édition : Le Livre de Poche de 2002)

GROUPES 3 ET 4: M. SOUHAIT.

Amours contrariées : destins individuels et désordre du monde 

Le cours se propose de suivre deux fils : d’une part, une introduction aux genres narratifs, en adoptant une approche à la fois historique et thématique, reposant sur l’analyse d’extraits variés ; d’autre part, l’étude de deux œuvres narratives. Cette année, notre programme de lecture s’attachera au lien entre destin individuel et (dés)ordre du monde, à travers la question de l’amour.

L’amour, lien d’affinité élective entre deux êtres, est un puissant levier romanesque, mais dont la puissance narrative ne peut exister qu’au détriment des amants, malmenés par le cours des événements et parfois, par le narrateur lui-même. À cet égard, nous proposons de rapprocher un conte philosophique de Voltaire, L’Ingénu, d’un roman de Barjavel, La Nuit des temps. L’efficacité narrative des deux œuvres repose notamment sur le tissage d’un lien entre amour contrarié et désordre du monde. Dans L’Ingénu, dont on a relevé l’inflexion sentimentale par rapport aux autres œuvres de Voltaire, c’est en fait la marche normale du monde qui contrarie l’amour, et tout l’art du conteur est de faire sentir que le monde n’est pas ce qu’il devrait être. Dans La Nuit des Temps, classique de la science-fiction, l’amour se voit contrarié par le dérèglement d’un monde qui dansait sur un volcan. Le narrateur nous conte un amour sur fond de fin du monde, et ne se prive pas de réminiscences de Tristan et Iseut ou de la tragédie antique. Nous interrogerons ce que ces amours impossibles ont à nous dire sur le lien entre itinéraire singulier et ordre social, et peut-être alors, ce qu’elles ont à nous dire sur notre monde à nous.

Se procurer les deux œuvres de préférence dans l’édition indiquée :

·       Voltaire, L’Ingénu, éd. Goldzink, Paris, Flammarion, 2017

·       Barjavel, La Nuit des temps, Pocket, 2012

 

Compétences visées

Comprendre et connaître les différents genres narratifs

Savoir analyser un personnage de roman

Maîtriser la méthode de la dissertation et du commentaire de texte

 

Modalités d'organisation et de suivi

Modalités d’évaluation pour le cours "Amours contrariées" : pour l’examen terminal, commentaire composé en quatre heures sur une des œuvres au programme ; pour le contrôle continu, modalités précisées à la rentrée.